Elle est partie !

Aujourd’hui, Rose est partie. Comme ça : elle est arrivée au conseil, a déposé sa lettre de démission devant Val, et pouf, elle est partie.

Rose, c’est une sanguine. C’est aussi un rayon de soleil : toujours souriante, toujours partante, sa bonne humeur et son dynamisme sont contagieux. Un moteur dans une équipe !

Mais elle est partie. L’explication, moi, je l’ai eue en off. La paranoïa ambiante, la langue de bois, la théorie du complot, tout ça c’est pas son truc, et une étincelle a mis le feu aux poudres récemment. Rose a réservé la salle des fêtes municipale (gracieusement, un sympathique avantage en nature aux membres de l’équipe municipale) parce que son mari organise une soirée chaque année à la fin de l’été, et il lui a fallu une solution de repli pour cause d’intempéries. Les amis de Rose qui ont été invités à cette joyeuse fête sont malheureusement membres de l’unique association du village que Val et son acolytes ne peuvent pas, mais pas du tout sentir ! La voilà donc au cœur d’une polémique sur la thème de la sous-location clandestine. Lassée, elle a jeté l’éponge et nous voilà avec encore un membre de moins.

Ma motivation en a pris un sacré coup. Il va falloir que je fasse un point sur ce qui me raccroche à ma mission…

Et pourquoi ?

Très chers lecteurs, merci d’être là, et de lire ces lignes.

Pourquoi ce blog ?

Parce que j’ai la chance d’être une élue. Municipale, certes, mais une élue. C’est magnifique, quand on dit ça ! Le terme « élu », ça fait chaud au cœur ! Ça veut dire plein de choses en même temps : un élu ça peut être un mec qui a des super pouvoirs, c’est Neo, quoi… C’est un mec en qui tout le monde croit, qui va changer le monde ou tout donner pour les gens pleins d’espoir qui ont voté pour lui…

Voilà, c’est tout ça et bien d’autres choses. Pour moi c’était ça, il y a un an. Je me sentais forte, investie d’une mission, pleine de reconnaissance envers ceux qui avaient mis mon nom dans une urne (enfin ceux qui ne l’avaient pas rayé, plus exactement). Car je ne prends pas à la légère cette mission là, loin s’en faut. En plus, en bonne néophyte que je suis, je mets du cœur à l’ouvrage depuis le tout début. Je donne (beaucoup) de mon temps car c’est nécessaire, je mets un point d’honneur à prendre du recul, à tout mettre en perspective en digne représentante de mes concitoyens. Je cherche, j’essaie de comprendre, je note tout ce qui peut m’être utile afin de remplir ma fonction le mieux possible.

Seulement il y a la réalité. Celle qui nous fait tomber de haut, qui nous donne parfois la nausée, qui nous laisse souvent désespérés et impuissants…

Oui, je suis conseillère municipale dans une commune rurale de 507 habitants, mais même ici, il y a la politique, les tensions, l’incompréhension, l’incommunicabilité…

Alors que j’avais rêvé de projets, de convivialité, d’esprit d’équipe, de concitoyens reconnaissants et enthousiastes, j’ai découvert que la nature humaine pouvait être le pire ennemi de la bonne volonté.

En résumé, la perspective de retrouver l’équipe en cette fin d’été m’a fait réaliser que j’avais besoin d’écrire ce que je vis (une expérience extrêmement riche et intéressante, j’en suis toujours persuadée) pour transmettre certaines choses mais aussi pour extérioriser mes émotions. Ça aide à ne pas tomber dans la frustration, non il ne faut pas… Amis lecteurs, apprentis et thérapeutes, encore merci…