Nouveau monde !

Et c’est le départ : dans la plupart des communes, les conseils municipaux élisent leur chef de meute et s’installent. Adjoints, commissions, budget, tout cela prend forme pour servir au mieux les administrés. Ils ont seulement six années pour tenir les promesses électorales, alors il n’y a pas une minute à perdre.

À ce moment précis où le ciment de l’équipe est encore frais, les toutes premières idées qui prennent vie, les toutes premières actions réalisées sont les bourgeons de la ligne prioritaire des équipes. Ce qui les rassemble, le symbole de leur pouvoir tout neuf.

Et dans notre douce campagne, les actions en questions concernent principalement… la sécurité. Pas la sécurité routière, non. La sécurité de nos biens. Le maître mot c’est la vigilance. Vigilance envers les rôdeurs, les jeunes (terme utilisé en tant que synonyme du mot « personne pas très fréquentable » chez nous), les voleurs, les incendiaires, et bientôt les terroristes (qui sont partout, tapis dans les champs).

Dans nos jolies contrées bucoliques, la priorité absolue c’est la méfiance, le repli, la surveillance. Pas le dérèglement climatique, ni le soutien à l’agriculture, ni l’économie de proximité, encore moins la solidarité, non. C’est la sécurité, parce qu’on n’est pas en sécurité chez nous. L’ennemi nous guette, il est à nos trousses. Seuls les détenteurs du pouvoir peuvent nous protéger alors merci à eux pour leur dévouement.

J’ai beaucoup entendu parler ces temps-ci du « monde d’après », celui d’après l’expérience du confinement, et du constat, par exemple, qu’un changement de mode de consommation n’engendre pas la mort instantanée de celui qui le pratique. Cette piste me paraissait intéressante mais finalement, tout cela est tellement accessoire. Le monde d’après, c’est d’abord la sécurité et l’individualisme. What else ?

Et notre Val, toujours, comme elle aime à le dire « droite dans ses bottes », entame sa progression sur cette voie. En recevant le dernier flash info, je me suis surprise à penser que parfois, le problème, c’est les bottes.

Sur ces étonnants constats, je pars méditer. Mais avant je vais aller relire la définition de l’optimisme.

The wind of change…

Mais que se passe-t-il dans notre paisible village ? La première réponse qui me vient, c’est « rien, bien sûr ». Mais à y regarder de plus près, si, quelque chose a changé.

Les acteurs de la commune, d’abord. Outre notre adorable secrétaire partie en retraite, le personnel de service a été remplacé suite à plusieurs longues maladies. Les recrutements ont tous été menés par un duo Val-Dory méticuleux. Qui dit nouveaux acteurs dit aussi nouvelles méthodes : la nouvelle vague a aussi modifié nos habitudes. Nouveaux horaires et nouveaux aménagements en mairie façon comptoir de banque, forcément on y est moins et moins longtemps. Idem pour le personnel de cantine et de garderie : bon, pas pareil.

Et puis cette prise de conscience de Val, au cours de l’unique conseil municipal depuis cette rentrée de septembre : « nous voici quasiment à mi-mandat. Il faut une action, un projet, en vue des prochaines élections en 2020 ». Tout s’explique. Une candidature ça se prépare. On nettoie, on range, on accélère… et sort de sa manche un projet, vite. Le problème c’est qu’un projet communal, on n’en a pas. Il y aurait bien un truc ou deux à creuser du côté des (nombreux) bâtiments municipaux, mais curieusement dès qu’un membre du conseil tente d’y faire allusion, il se prend une flopée d’arguments au travers du museau qui le renvoie bien vite au mutisme qui est de mise au cours d’un conseil. Une commission spéciale « bâtiments municipaux » a été créée en juin dernier, mais elle n’a jamais été réunie. En même temps ça fait un bon moment qu’aucune commission n’a été réunie, en fait (excepté la commission animation afin de mettre sur pied la deuxième édition du Festival International du Point de Croix).

Non, pour mener à bien son futur projet, Val travaille son nouveau binôme maire-secrétaire, comme elle le nomme. Un binôme qui a même supplanté le tout puissant « bureau », puisqu’il assure la gestion de la commune de A à Z, chapeau bas. Même notre Dory (d’humeur exécrable ces temps-ci) s’en trouve toute désœuvrée.

Voilà où on en est. Pour nous, conseillers et adjoints, ça fait plus de temps pour le taï-chi, le point de croix, ou pour faire des crêpes (c’est bon, les crêpes).

Oh le beau tracteur !

Aujourd’hui, traversant notre bucolique commune, j’ai aperçu le beau et gros tracteur municipal. Il est beau, le tracteur. Grand, puissant, rutilant et même pourvu d’un gps dernière génération et de la clim.

Et il a une histoire. C’était il y a un an et demi. Val nous annonce par une belle soirée d’été au cours d’un conseil municipal que le bon vieux tracteur vert n’a plus de freins. C’est super dangereux un tracteur sans freins donc il y a urgence : rachetons un nouvel engin. Dans la foulée nous apprenons qu’un joli tracteur couleur azur ne coûte que 40.000 €, avec devis à l’appui, alors que les autres, c’est plus cher (pas de devis, les autres).

Débat :
– Sylviane : Chère Val, n’avions-nous pas convenu que le conseil mettrait tout en œuvre pour ne pas engager de frais trop lourds ? Cet achat me paraît démesuré…
– Val : Meuh non, En plus on aura une subvention d’au moins la moitié au titre de la réserve parlementaire, notre bon et généreux député me l’a promis.
– MJ : Et sinon, réparer les freins ça coûte cher ?
– Val : Tu n’y penses pas, je refuse de mettre en danger les employés municipaux avec du matériel vétuste…
– Marc : Vétuste, vétuste… Vu le peu de kilomètres qu’il parcourt par an il a encore de beaux jours devant lui ! Les freins, ça coûterait au grand max 4000€…
– Val : Mais en plus ya des trucs, ya pas que les freins, ils ont dit ça coule par endroits bref c’est mort, et puis c’est trop dangereux !
– Mélanie : Au fait, c’est pas 3 devis qu’il nous faut pour prendre une décision ?
– Val : Heu… Pas obligé, mais on peu faire 3 devis si vous voulez. Dans ce cas, on ne vote pas aujourd’hui, on attend les devis et on se revoit sous quinzaine pour le vote final, comme ça on pourra le noter dans le compte-rendu de conseil. Tout le monde est d’accord ?
– (tous) : OUI !

Épilogue :

Quinze jours plus tard, au lieu d’une convocation, d’un appel à voter, d’un signe… nous avons reçu le fameux compte-rendu. C’est ainsi que nous avons appris que nous avions voté l’acquisition d’un tracteur azur rutilant à l’unanimité.

La subvention tant attendue est arrivée, elle, neuf mois plus tard après s’être perdue en chemin, et ne représentait plus que 20% du montant total. On ne va pas chipoter.

Le vieux et méchant tracteur vert a été bradé, il était trop dangereux de toute façon.

Et deux membres de notre sympathique conseil ont pris leurs jambes à leur cou. On ne les a jamais revus.

Quel dommage, ni neige ni verglas cet hiver, on n’a même pas pu le voir à l’œuvre, le gros engin qui fait pâlir d’envie toutes les communes environnantes !

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Ça décape

Dans notre village fleuri, nous sommes tous unis et avançons dons une même direction. Mais il arrive, rarement, que chacun se rassure, que nous rencontrions quelques points de désaccord.

En pareil cas, la municipalité sort de sa manche un outil exceptionnel : le bureau ! C’est le concentré du conseil, juste maire et adjoints.

Illustrons son efficacité avec un exemple d’actualité : les TAP. Ce projet passionnant a autant rassemblé que divisé durant huit commissions, suivies de nombreuses heures de recherches harassantes, de prises de contact, de rédaction pour tous les membres de la commission, élargie aux huit parents d’élèves délégués et aux quatre enseignants. Et toujours le même point de désaccord, de réunion en réunion : la demi-journée adéquate pour la mise en place de ces activités. Et bien bonne nouvelle : le sujet est clos. Lors de la dernière commission, en effet, nous avons été informés que suite au blocage auquel nous étions confrontés, le bureau s’était réuni et avait conclu la chose suivante : pas de TAP. Fin.

Voilà un déblocage de situation en bonne et due forme. Le bureau est une entité admirable : un doute sur une décision à prendre ? Pas le temps pour une commission ? Un dossier oublié sous la pile ? Le bureau prend les choses en main, nettoie les taches les plus tenaces et nous livre, en conseil municipal, un dossier prémâché tout propre et sans bavure qui n’a plus qu’à être soumis au vote (ah oui, ça on est obligé…).

D’ailleurs, moi qui pensais innocemment qu’il n’y avait point d’activité communale en ce moment, j’ai mésestimé le dynamisme du bureau. Les dossiers en cours ont tous été traités, les uns après l’autre : fleurir le village, racheter ou non des bâtiments, et même préparer le budget… Plus de commissions inutiles, plus de temps perdu (rappelons nous que nous sommes en plein festival).

Le bon côté c’est que tout cela laisse plus de place à la surprise et à l’inattendu. J’adore les surprises, vivement le prochain conseil !

 

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Mais qui sont-ils ? Portraits…

Dans notre équipe municipale, il y a, comme partout, un maire, des adjoints, des conseillers. Mais si l’alchimie fonctionne ou ne fonctionne pas, c’est parce que cette équipe est composée d’humains. Parfois un humain c’est compliqué. Mais alors plusieurs…

Val, chef du village, est un personnage complexe : consciencieuse, appliquée, économe et efficace, elle ne compte pas ses heures quand il s’agit de remplir ses missions de maire. Sa passion (qui n’est pas vraiment le point de croix, je l’avoue) prend la deuxième moitié de son temps, et elle n’hésite pas à juxtaposer tout ça, par exemple en se lançant dans le festival qui l’amine ces temps-ci. Sa seule frayeur : que quelqu’un prenne sa place… À son contact on a même souvent l’impression que TOUT LE MONDE veut prendre sa place, et je me mets à sa place, ça fait hyper peur, ça.

Dory, première adjointe, est une rafraîchissante jeune retraitée. Elle est spontanée, pleine de bonne volonté et même si elle ne sait pas elle veut bien apprendre. Avec de l’humour, du second degré et une franchise parfois désarçonnante, elle met très facilement les pieds dans le plat.

J-R, deuxième adjoint ex æquo (oui, ça se passe comme ça chez nous, quand on ne peut pas trancher, « tout le monde a gagné ») est agriculteur. Comme pour lui c’est le dernier qui a parlé qui a raison (surtout quand c’est Val), il a le bon goût de n’être jamais dans les polémiques.

Bernard, l’autre deuxième adjoint ex æquo, a un goût prononcé pour l’ordre, la discipline et le pouvoir. Je me demande si le poste de président de la république, il n’y pense pas parfois en se rasant.

Marine, troisième ou quatrième adjointe, on ne sait plus vraiment, est une personne relativement transparente qui s’illustre uniquement quand Val a parlé, par son enthousiasme et sa foi sans faille.

Rolande est l’épouse d’un agriculteur retraité. C’est notre doyenne, elle est comme une gentille mamie pour les plus jeunes du conseil. D’ailleurs elle veille un peu sur tout le monde dans le village, et a toujours un petit potin croustillant à nous servir.

Michèle a rejoint l’équipe car son défunt mari a longtemps été élu sur la commune. Elle a souhaité s’investir à son tour. Mais sa vie personnelle accapare beaucoup son attention, elle ne prend la parole que lorsqu’un détail de couleur ou forme la sort de ses réflexions.

Pat, le benjamin de l’équipe, est cadre de sa société, et communique nuit et jour avec ses équipes. En off, il a des tas d’idées. En conseil et en commission, ses équipes ne le lâchant pas on n’a pas encore pu profiter de ses tas d’idées entre les appels et les sms.

Marc est chauffeur-livreur. Son truc c’est de détendre l’atmosphère pendant les réunions. Il en faut un dans une équipe, c’est lui.

Sylviane, secrétaire, est investie, toujours attentive, et c’est elle qui avait totalisé le plus de voies lors des élections. Je sais, ça n’a pas beaucoup d’importance mais c’est pour moi l’une de ses caractéristiques. Elle fait partie des plus fidèles disciples de notre Val.

Victor est avocat. Déformation professionnelle oblige, il ne s’attache qu’aux faits, les émotions et les personnalités de chacun lui échappent totalement voire l’exaspèrent, et il parle comme dans un livre. J’adore ses interventions, l’attention qu’il suscite me rappelle l’heure du conte à la bibliothèque. Et on est tous forcément d’accord avec lui.

Et enfin moi, M-J. Chargée de communication dans la vraie vie, je suis arrivée là sans savoir vraiment pourquoi. Je déteste quand je ne comprends pas quelque chose, ce qui me vaut beaucoup d’heures supp, mais à force je commence à savoir de quoi on parle.

Douze profils. Enfin quinze au début dont trois n’ont pas supporté l’épreuve. Il y a ce qu’on voit, ce qu’on croit, et ce qu’on se cache. Il faut composer avec tout ça, et espérer avancer, il faut trouver sa place, se maîtriser, ne pas hurler sur son voisin « non mais pauv’ con ! » (non, il ne faut pas) et calculer. Je crois même que c’est ce que cette expérience m’apprend de plus important : à calculer et à tenir compte de chaque humain qui entoure la table. Pour avancer.

Et comment ça se passe pour vous ? Pour me raconter de votre expérience, c’est ici ou bien laissez-moi un commentaire là, plus bas.

Les gens qui sont pas contents

On peut le dire, voilà un an et demi que je donne le meilleur de moi-même pour remplir au mieux ma mission de conseiller municipal. Avec toujours pour objectif principal de faire plaisir, et à tout le monde…

… Et ça marche pas. Il y a des gens qui ne sont pas contents, je ne comprends pas.

Début de mandat, la fine équipe au complet (avant les tristes départs de mes collègues préférés). Nous suggérons, la pétillante Rose et moi, de faire une chasse aux œufs pour tous les enfants du village. Plutôt positif comme projet. Requête acceptée, flyers lancés et… Premier fiasco. L’association composée des membre de l’opposition féroce avait justement prévu d’en organiser une, drame, cris, « au plagiat ! », etc… Pas contents.

Un jour, alors qu’elle se promenait aux abords de l’école je suppose, notre Val a décidé que la cantine était trop bruyante. La décision de changer les horaires d’école en urgence le mois suivant afin de faire 2 services est prise immédiatement, et annoncée aux parents : pas contents (normal, je dois bien dire)… Donc là rétropédalage, intervention des parents délégués et des enseignants, abandon du projet… Et pas contents quand même. Parce bon, ya quand même un problème, on va le résoudre oui ou non..?

Pour noël, la mairie offre chaque année un spectacle suivi d’un goûter à tous les enfants de la commune. Mais en fin d’année les fêtes d’entreprises sont nombreuses, pas facile de trouver une date consensuelle… Alors cette année il a été décidé de le placer en semaine, sur les horaires d’école : ainsi tous les enfants font le déplacement ensemble et profitent tous de la fête, la belle idée. Alors, contents ? Pas contents : « et nous ? », disent les parents, « on n’est pas invités à la fête ? »…

Tout cela, et une ribambelle d’autres situations, ne démontre-t-il pas que quoi qu’on fasse, il y aura toujours des pas contents ? En plus ce n’est jamais deux fois les mêmes, chacun aurait-il son tour de pas content ? Désespoir. Quelles solutions avons nous ? J’ai noté quelques pistes :

1° Prendre pour acquis le fait que, quoiqu’il arrive, quel que soit le domaine, quelle que soit la décision, ce ne sera jamais la bonne pour une partie des personnes concernées = ON S’EN FOUT

2° Ne rien faire, surtout, de peur de mécontenter une partie de l’électorat potentiel = SI ON BOUGE PAS PERSONNE VERRA QU’ON EST LA

3° Communiquer, débattre, avant, pendant et après. Si ça ne permet pas de convaincre que la décision est la bonne, ça peut toujours être la démonstration que tout le monde a fait de son mieux = ON S’ACTIVE L’ARRIÈRE-TRAIN

4° Offrir des places gratuites pour le Festival International du Point de Croix à qui se sent lésé par les décisions prises par la commune = ACHETONS-LES

A ce stade des réflexions, je ne distingue pas encore quelle voie suivre.

Laissez-moi vos commentaires, livrez-moi vos expériences, vos réflexions ici, plus bas… A très vite !

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… à votre écoute

Je me souviens avec émotion que la première mission menée par notre équipe toute fraîche  concernait directement la jeunesse de notre chouette commune.

C’était une demande générale, et une promesse inscrite dans notre profession de foi : « Être à l’écoute des jeunes et œuvrer pour la mise en place et le développement d’activités culturelles, artistiques et sportives ». Youhou ! quel beau programme.

Pour ce faire, nous avons lancé une invitation en bonne et due forme auprès des 11-16 ans. Le jour venu ils étaient 11 à répondre présent (peut mieux faire mais c’est déjà pas mal pour une première). Eux d’un côté de la table, nous de l’autre, nous avons écouté, commenté, noté toutes les remarques, suggestions, propositions de nos chers petits concitoyens. Il en est ressorti une foule d’idées aussi intéressantes que réalisables (quel bonheur, une première bonne action qui prend forme), dont pêle-mêle : réhabiliter le terrain de tennis, y mettre en place un tableau d’occupation, organiser des sorties cyclo et rando, des stages de découverte de sports avec d’autres communes, remplacer le filet de la table de ping-pong, rajouter une poubelle à côté des bancs, repeindre les lignes du terrain de hand, réparer la lumière du terrain de foot, créer un conseil des jeunes…

Après une année de dur labeur, l’équipe est heureuse d’avoir réalisé l’un des souhaits de ces chères têtes blondes : la poubelle est en place à côté du banc !

Pour les autres projets, visiblement, les priorités ont été revues insidieusement : en fait on n’en a jamais reparlé… Après tout, toute l’équipe est désormais sur le pont pour le festival international du point de croix, on ne peut pas être partout.

Bientôt noël !

Quand on devient conseiller municipal, on nous demande de choisir des commissions, des petits groupes de travail sur certaines thématiques comme le budget, les travaux, l’animation…

J’ai donc choisi (comme je l’aurais fait à la roue de la fortune) : la commission communication, parce que j’aime bien ça, communiquer ; la commission enfance/école/jeunesse parce que j’aime bien les enfants (les miens surtout) ; et sur un malentendu le CCAS…

CCAS ça veut dire centre communal d’action sociale. Dans cette commission il y a des gens du conseil municipal pour moitié, et puis des personnes extérieures au conseil, souvent là depuis de très, très nombreuses années. Des personnes gentilles, bienveillantes, qui aiment avoir des responsabilités et qui aiment surtout parler, discuter, échanger, papoter… Enfin chez nous c’est un peu cette typologie. Leurs missions sont évidemment : faire le bien autour d’elles, aider leur prochain qui connaîtrait des difficultés de tous types (et pas seulement financières, même si le CCAS possède son budget propre pour venir en aide aux plus démunis mais il ne faudrait pas se tromper de démuni), veiller sur les personnes isolées…

En ce moment, le CCAS se penche sur les colis de noël qui seront offerts à nos ainés. Une mission d’importance qui nécessite chaque année de nombreuses réunions et dégustations pour être bien sûr de faire plaisir. Extraits choisis des dernières commissions :

1ère réunion
– Alors l’an dernier, ils ont pas du tout aimé l’emballage. Le sac noir, c’est austère ! (ce qui est étonnant, c’est que « ils » ne se font jamais connaître, ne sont jamais nommées et sont toujours un groupe…)
– Ah ok. On va offrir une jolie boîte alors.
– Ouais, en bois et tout, super belle, qu’ « ils » pourront garder, c’est un beau cadeau, ça…
– (M-J, timide) Heu… oui mais c’est cher. Souvenez-vous, l’an dernier, on n’a pas réussi à trouver des belles boi-boîtes à mois de 6€ l’unité et sur un budget total inférieur à 30€ par colis c’est… pas facile, hein ?
– Ah ouais. On va chercher un beau sac coloré alors. Tu nous trouve ça M-J ?

2è réunion
– Bon, niveau originalité j’ai un plan imparable : il faudrait du tripoux, c’est bon du tripoux, j’ai goûté ça une fois chez un grand cuistot, c’est fin ça se mange sans faim…
– (toutes) … Heu…
– Et puis du rosé, on n’y pense pas au rosé, c’est moins cher que le champagne ou le vin moelleux, et c’est vachement original !
– (M-J, timide) Mais, Dory (c’est notre première adjointe, Dory, elle est drôle, et a toujours plein d’idées fabuleuses) il me semble que tripoux et rosé, c’est moyennement festif pour un colis de noël, non ?
– Ah oui.

3e réunion
– C’est bon, tout est ok ? Au final foie gras, vin rouge, chocolat, c’est pas mal mais on dépasse le budget. On va essayer de négocier quelque part un sac gratuit en kraft. Parce que deux euros le sac cadeau c’est beaucoup trop, désolée M-J.
– (M-J, timide) Mais… J’ai noté lors de notre première réunion que la seule remarque négative faite sur le colis de l’an dernier c’est justement au sujet de l’emballage austère, non ?
– Ah oui. Bon, on fait quoi ?..

La prochaine réunion, c’est bientôt, j’attends avec impatience la suite de ce captivant feuilleton « Mission colis de noël ».

La genèse, départ pour une grande aventure…

La genèse.

Comment rejoindre un conseil municipal quand on n’y connaît strictement rien et en territoire inconnu ?

Et bien on y est invité. Élections municipales de 2014, Val est le maire sortant. La commune vient d’atteindre les 500 habitants. Avec les 4 conseillers qui acceptent de se re-présenter, il va lui en falloir 10 nouveaux ! Alors elle racole. Double difficulté pour les futurs élus : posséder un bon réseau de popularité (ça peut rapporter des voies) et une personnalité plutôt docile, ça évite les confrontations, elle en aura besoin plus tard (mais là je ne suis pas objective, pardon).

Après 3 sollicitations et 2 refus polis (je suis fraichement débarquée dans la région, avec 3 enfants dont deux minuscules), je me suis laissée convaincre avec ces arguments :
– les conseils, ça n’est pas si souvent, maximum toutes les 6 semaines,
– si je ne suis pas dispo, pas de problème,
– il y a pas mal de commissions mais je n’ai aucune obligation d’en faire partie.

Alors on y va.

L’équipe ainsi formée est magnifique (bravo, Val) : des personnalités complémentaires, des professions variées dont beaucoup pourront s’avérer salutaires pour les missions que nous aurons à remplir (avocat, architecte, agriculteur, chargé de communication, responsable RH…), des tranches d’âges différentes avec une bonne représentativité des moins de 40 ans, wahou, ça bouge !

Un très bon début. Motivés à blocs, tous ravis de nous trouver dans une si belle équipe, nous partîmes…